Martin Venzal - fondateur du site d’information économique Touleco.fr

10 février 2014
Martin Venzal
‘‘L’évolution de l’internet sera ergonomique : des écrans souples, des journaux sur papier nouvelle génération !’’

Vous googlelisez-vous souvent ?

Pas plus d’une fois par an et uniquement par curiosité. En revanche, j’ai paramétré une alerte Google sur mon nom, ce qui m’évite d’être trop mégalomane !  Je peux ainsi suivre la parution de tout nouveau contenu internet parlant de Touleco.fr et pouvant servir à sa promotion. De toutes manières, nous vivons dans une société hyper connectée qui ne nous permet plus de faire la sourde oreille.

Votre première fois sur internet ?

Mon tout premier souvenir doit remonter à 1999, une page Yahoo! qui avait dû mettre trois heures à charger ! Ce qui ne veut pas dire que je ne me servais pas déjà des réseaux numériques. Je travaillais à l’époque dans un hebdomadaire régional, La Croix du Midi, et nous échangions des fichiers lourds entre éditions départementales sur un réseau dédié. Quand je parle de « fichiers lourds », j’entends 100ko pour l’époque !

Un site ?

Quelques médias de références alors : Techcrunch et Youtube. J’y recherche les dernières innovations technologiques et sociétales qui vont pouvoir nourrir ma réflexion. Ce qui m’intéresse, c’est l’anticipation. Dans cette même veine, je peux aussi citer Beta620 du New York Time. Ce laboratoire d’expérimentation journalistique prouve une fois de plus que ce journal a toujours un peu d’avance  dans sa façon de voir et d’exploiter l’information sur internet. J’aurais aussi bien aimé pouvoir citer le regretté OWNI pour son format original.

Un outil ?

Mon iPad et mon iPhone qui sont devenus des couteaux suisses modernes.  J’ai ainsi mon bureau dans ma poche. Je fais partie de ces gens qui ont des applications qui leur servent vraiment dans leur environnement professionnel : Twitter, Gmail, Siri pour caler mes rendez-vous, une appli pour scanner des documents. J’utilise ces outils au maximum de leur potentiel dans ma vie professionnelle.

Pour mon usage personnel, j’écoute de la musique et je lis. Par exemple, je redécouvre sur mon iPad les vieux classiques de la littérature, dont je n’avais pas apprécié la subtilité plus jeune. En ce moment, je lis l’Ile au Trésor.

Un projet, un exemple, un acteur à suivre ?

Mars ! Je suis la progression de Curiosity envoyée explorer la planète. Sur le site de la Nasa, il est possible de prendre des nouvelles du projet, d’accéder aux photos prises sur le sol martien, bref, de suivre l’aventure au quotidien… et gratuitement.

Ce que vous détestez sur internet ?

Tout ce qui est « facile ». J’entends par là le fait que l’on peut se réapproprier en toute impunité l’information produite par d’autres et l’exploiter commercialement. Il existe des pseudo moteurs de recherche qui agrègent automatiquement l’information produite ailleurs, sans aucune autorisation, et génèrent des revenus via l’affichage de publicités. A Toulouse, nous avions Toulouse Actu, il y  a maintenant Toulouse Live. Alors bien-sûr, on peut les menacer d’aller en référé, mais j’ai laissé tomber car c’est un combat incessant.

Contribuez-vous personnellement à internet ?

Peu, car j’y suis déjà tellement avec mon métier que je préfère profiter de mon temps libre à travailler sur d’autres projets. Sinon, j’y écoute de la musique. En revanche, je ne désespère pas de revenir un jour à titre personnel sur internet pour mener des projets associatifs.

L’internet de demain, vous le voyez comment ?

Un peu comme l’électricité d’aujourd’hui. Une source plus transversale de contenus, d’informations, de loisirs, que l’on retrouverait partout. Je ne crois pas à l’idée du réfrigérateur connecté qu’on nous annonce depuis longtemps, au contraire des projets de télévisions et de radios internet qui naissent tous les jours.

J’imagine aussi l’évolution de l’internet comme une évolution ergonomique : des écrans souples, des journaux sur papier nouvelle génération. Il y a déjà de l’affichage tête haute dans l’automobile, pourquoi pas l’affichage en transparence sur le pare-brise, de données issues d’internet. A l’heure actuelle, seul Google avec ses Google Glass semble avoir pris la mesure du sujet. Mais l’exploitation est encore trop contraignante pour l’utilisateur.

Quel métier web conseilleriez-vous à votre fils ou à votre fille ?

Mes filles ont deux caractères bien différents. L’une s’épanouirait sans doute dans le graphisme et le design, l’autre dans les interfaces hommes/machines, c’est-à-dire, la façon d’appréhender le web de demain. Il s’agit d’améliorer l’interface des outils numériques pour que l’utilisateur se l’approprie, comme lorsque l’on pense un tableau de bord de voiture ou un cockpit d’avion.  Jusqu’à présent, peu de projets ont été couronnés de succès car l’usage ne s’y prêtait pas. Sauf pour l’iPhone : un seul bouton simplifie l’action, on ne peut jamais se tromper.

3 conseils que vous donneriez à un directeur marketing

Tout d’abord, ce sera dur pour lui s’il n’a pas compris la culture numérique dans son ensemble et les évolutions qu’elle implique dans son entreprise ou sa marque.

Je lui conseillerais d’abord d’essayer d’aimer le monde numérique car on ne comprend pas ce qu’on n’aime pas. Je l’enfermerais tout un week-end avec  des geeks pour qu’il participe à une LAN party (ndlr, un rassemblement de joueurs s’affrontant en réseau privé). Il comprendrait l’esprit et comment il pourrait s’en inspirer pour son entreprise.

Ensuite, il doit voyager, c’est essentiel pour identifier les évolutions des comportements numériques. Qu’il aille par exemple s’immerger en Corée du Sud pendant deux semaines. S’il en revient sans avoir évolué dans sa perception des enjeux numériques pour son entreprise et son public, alors il n’est pas récupérable !

A propos de Martin Venzal :
Journaliste entrepreneur dans l'âme, Martin Venzal lance en 2008 Touleco.fr, site spécialisé dans l'actualité économique toulousaine. Quotidien numérique, Touleco paraît aussi chaque trimestre en kiosque. Des hors-séries sont également régulièrement publiés, comme récemment le Guide du créateur d’entreprise et le Guide du e-commerce en Midi-Pyrénées. Martin est aussi co-fondateur de l’Association des Journalistes de Toulouse et Midi-Pyrénées. Vous pouvez suivre TouEco sur Twitter : @ToulEco

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