Vous googlelisez-vous souvent ?
Deux fois par mois en moyenne. On ne peut pas dire que je sois suractif, je cherche seulement à connaître la tonalité des échanges me concernant. Je ne suis pas un ayatollah de l’e-réputation et ne souhaite absolument pas gérer la mienne. Il faut bien se dire que l’on ne peut pas tout contrôler, d’autant plus que cela prend du temps. La situation actuelle me satisfait, alors je laisse faire !
Votre première fois sur internet ?
Mon premier contact avec internet s’est fait au collège. Je souhaitais créer ma première adresse mail pour comprendre à quoi cela pouvait bien servir. Je me souviens surtout d’un grand vide ! Je n’avais personne à qui envoyer un message, mis à part un ami qui m’avait initié. Et puis j’ai découvert le chat de Caramail : là il y avait du monde, mais surtout des inconnus… Je me souviens aussi de mon premier contact avec un moteur de recherche, une expérience nullissime sur Multimania ! L’ami dont je viens de parler avait un site sur le cinéma et la seule façon de le trouver était de rechercher le nom précis de son site. Impossible de faire des recherches thématiques.
Un site ?
Je n’ai pas toujours le temps de faire une veille approfondie sur le SEO (Search Engine Optimisation) et Secrets2moteurs.com m’est d’un grand secours sur ce point. C’est un site d’actualité et d’agrégation d’articles sur le référencement naturel. Je dois reconnaître que je serais assez démuni sans lui !
Un outil ?
Lorsque j’ouvre Chrome, le navigateur me rappelle les 8 sites que je consulte le plus. Je n’y prête pas attention habituellement, mais je me suis rendu compte dernièrement que je passais beaucoup de temps sur Facebook, ma boite mail et SEMrush. Ce dernier est un outil en ligne essentiel pour travailler le référencement. Il permet de vérifier gratuitement les positions d’un site sur ses principaux mots-clés, l’évolution de son trafic naturel dans le temps, et le nombre de liens reçus. Il m’est indispensable pour réaliser des analyses concurrentielles, ou évaluer l’historique et la marge de progression SEO d’un client. J’utilise aussi Ranks pour le suivi des positions de mes clients, mais c’est moins un réflexe que ça ne l’était avant : j’ai mis en place une approche plus globale de la visibilité que la seule analyse des mot-clés et de leurs positions.
Un projet, un acteur, un exemple à suivre ?
Je vais mettre en avant AB Tasty, un outil online permettant de faire de l’A/B testing sur les parties techniques d’un site. Ce qui me plait chez eux, c’est qu’ils ont pris le risque de développer un outil sur un marché encore nouveau. J’aime les personnes qui mettent en place un projet solide, puis cherchent ensuite à le vendre. Et je dois reconnaître qu’ils ne se sont pas trompé dans leur vision du web. Pour preuve, ils ont réussi a faire une levée de fonds de plus d’un million d’euros. Ensuite, ils ont su conserver un contact humain avec leurs clients. Ils savent apporter des conseils personnalisés, nouer une véritable relation humaine, qu’il est souvent facile de perdre pour un prestataire à distance.
Ce que vous détestez sur internet ?
Je n’apprécie pas particulièrement ce que fait Google. Je m’explique. Google conseille aux webmasters de créer des contenus utiles et riches pour l’internaute, et surtout ne pas voler ni dupliquer du contenu sur un autre site, au risque d’être pénalisé par l’algorithme. Et qu’est-ce que fait Google ? Google vole et duplique des contenus issus d’autres sites pour son propre compte et les affiche dans ses « onebox » (NDLR : la partie affichée entre le formulaire de recherche et les résultats payants et naturels) qui donnent directement la réponse à l’internaute. On voit apparaître le cours de l’action d’une entreprise, l’horaire des séances d’un film, ou des comparateurs de vol d’avion. En SEO, on appelle cela scraper : piller du contenu pour son propre compte.
Le problème avec ce système, c’est que les intermédiaires qui produisent cette information réexploitée sont littéralement « flingués » par Google qui court-circuite leur trafic. Il faudrait trouver un équilibre pour que les sites qui produisent de l’information à valeur ajoutée continuent à le faire. Si Google persévère dans ce sens, les sites pillés feront moins d’effort pour maintenir leur offre éditoriale cela desservira la qualité des contenus offerts à l’internaute.
Contribuez-vous personnellement à internet ?
A titre personnel, je complète régulièrement et corrige les pages Wikipedia sur le sport et le rugby. J’interviens aussi beaucoup sur les forums : par exemple, lorsque je constate qu’un sujet n’a pas trouvé de réponse satisfaisante, j’essaie d’en apporter une.
Sur le plan professionnel, c’est plus ambigu ! J’ai des sites de contenus que j’utilise pour faire du référencement ou comme supports publicitaires pour AdSense. D’une certaine façon, ils contribuent à améliorer l’accès à l’information sur plusieurs thématiques, tout en remplissant des objectifs de monétisation pour mes clients ou moi.
Ensuite, j’ai un blog, Keeg.fr, qui n’avait pas d’objectif commercial au départ. Il s’agissait de parler du métier que j’aime, celui de référenceur, en apportant de l’information à valeur ajoutée. C’est toujours une de ses fonctions, mais c’est aussi maintenant la porte d’entrée de mon agence internet.
L’Internet de demain, vous le voyez comment ?
Je souhaite déjà qu’il continue à être libre. Le problème est que notre société dérive lentement mais surement vers le « toujours plus sécuritaire », et nous prive de certaines libertés. J’aimerais savoir par exemple si les sites que je consulte sont surveillés, même si je n’ai absolument rien à me reprocher. Demain, je vois un internet qui sera de fait plus intrusif dans notre vie privée, stockant en masse nos données personnelles sur lesquelles des vérifications seront effectuées à outrance, sans que nous en soyons informés.
Quel métier du web conseilleriez-vous à votre fils ou à votre fille ?
J’essayerai de lui expliquer que le métier d’avenir est celui qui consistera à aider un site à optimiser sa conversion commerciale : plus de contacts qualifiés et plus d’acheteurs. On commence à avoir fait le tour de la visibilité internet, ou de la fidélisation : on a maintenant des experts pointus dans ces domaines. En revanche, nous manquons encore d’experts et d’approches marketing pour travailler sur l’efficacité business des pages d’atterrissage d’un site e-commerce par exemple. Attention, ce que je dis n’est pas novateur : les gros acteurs du web travaillent tous sur les problématiques de transformation. Mais à grande échelle, la démarche est inexistante. Je reste persuadé que la majorité des propriétaires de sites commerciaux ne savent pas qu’ils peuvent faire mieux et il n’ont pas d’outils pour travailler en amont leurs stratégies de conversion.
3 conseils que vous donneriez à un directeur marketing ?
1/ Posez votre cerveau et agissez ! Certaines agences vendent du vent, des idées, mais ne mettent rien en place. Elles travaillent trop sur le fond et pas assez sur la forme. Réfléchir avec son agence, c’est bien, mais mettre en place des actions, c’est mieux !
2/ Attirez les clients par vos compétences et votre savoir-faire, avant de penser à vendre. Par exemple, possédez-vous des leviers autres que vos leviers commerciaux qui vous permettraient d’accompagner vos futurs clients dans leur choix ? Développez-vous des contenus allant dans ce sens sur votre site ? Démontrent-ils votre expertise pour rassurer vos prospects ?
3/ Travaillez avec nous ! Plus sérieusement, sachez vous entourer, en interne bien sûr, mais aussi en choisissant les bons prestataires. En effet, vous ne pouvez pas être spécialiste de tout, ni tout maîtriser. Le choix d’une agence internet doit se faire sur son sérieux et son éthique, non sur une promesse hypothétique de résultats miraculeux. La réalité du marché est à prendre en compte : il n’est plus envisageable de prendre une agence parce qu’elle fait miroiter des résultats quantitatifs ou rapides. Évaluez-la sur la qualité de son travail et ses références.
on Déc 15th at 18 h 53 min
Mais mais mais… elle est très intéressante cette interview mais moi quand je lis « Quel métier du web conseilleriez-vous à votre fils ou à votre fille ? » j’ai juste envie de demander à Alexandre s’il a un heureux événement à nous annoncer ?